Mai
2025
Pouvoir d’achat : pourquoi le prix du panier ne suit pas la baisse de l’inflation ?
Malgré une inflation globale contenue, les consommateurs ressentent toujours la pression sur les produits du quotidien.
Une inflation globale maîtrisée, en apparence
Les derniers chiffres publiés par l’Insee fin avril 2025 confirment une inflation annuelle stable à + 0,8 %, identique à celle du mois précédent. Une stabilité principalement liée à la poursuite de la baisse des prix de l’énergie, qui enregistrent un recul de 7,9 % sur un an. Le gaz, les carburants et l’électricité ont vu leur coût reculer ces derniers mois, contribuant à contenir l’indice général des prix. Sur le papier, la situation semble donc s’améliorer. Mais ce chiffre global masque des disparités selon les types de dépenses. L’alimentation, en particulier, pèse toujours lourd sur le budget quotidien.
Alimentation en hausse
Ainsi, comme le rapporte l’Insee, les prix alimentaires ont progressé en avril de 1,2 % sur un an. Un rythme deux fois plus rapide qu’en mars. Ce sont surtout les produits frais qui tirent les prix vers le haut : +4 %. Une tendance qui s’explique par des tensions persistantes sur certains marchés agricoles, mais aussi par des conditions météorologiques peu favorables.
Face à cette hausse, les familles qui font leurs courses chaque semaine ressentent une inflation bien plus forte que celle annoncée. D’autant que les produits concernés sont des produits de consommation courante, tels que les fruits, les légumes ou les produits laitiers. À noter que d’autres postes, comme les services (+2,3 %) ou les produits manufacturés (-0,2 %), restent plus ou moins stables, toujours selon l’institut national de la statistique.
Un écart croissant entre chiffres et réalité du terrain
Pourquoi un tel décalage entre les statistiques et la perception des ménages ? D’une part, parce que les dépenses énergétiques, bien qu’importantes dans le calcul de l’indice, sont moins visibles pour les foyers ayant déjà réduit leur consommation. D’autre part, parce que l’alimentation représente une dépense :
- incompressible ;
- récurrente ;
- très sensible à la variation des prix.
Voir le coût d’un panier de courses augmenter chaque semaine a un impact psychologique fort, surtout après deux années de hausses successives. En bref, si l’inflation ralentit dans les chiffres, elle reste bien présente dans les paniers. Face à la hausse des prix sur certains postes de dépenses, de nombreux foyers peinent à absorber leurs charges mensuelles, surtout lorsqu’ils cumulent plusieurs emprunts. Le regroupement de crédits permet de rassembler plusieurs prêts en un seul afin d’aboutir à une mensualité réduite. Il faut toutefois garder à l’esprit que cette baisse du montant à rembourser chaque mois est due à l’allongement de la durée du prêt. En conséquence, cela implique également une augmentation du coût total du crédit.