Mai
2025
Précarité : un Français sur huit est en situation de privation matérielle et sociale
En France, 13,0 % de la population sont en situation de privation matérielle et sociale, selon une enquête de l’Insee. Des difficultés qui touchent surtout les ménages fragiles, comme les chômeurs ou les familles monoparentales.
Près de 9 millions de Français affectés
Selon l’Insee, près de 8,6 millions de personnes vivant en logement ordinaire étaient touchées, début 2024, par une situation de privation matérielle et sociale. Cela signifie qu’environ 13 % de la population se trouvait dans l’incapacité de faire face à cinq postes de dépense du quotidien, sur une liste de treize. Si la tendance montre une légère amélioration par rapport à l’année précédente, elle reste au-dessus de la moyenne observée sur la période 2013-2020. Autrement dit, pour un nombre significatif de foyers, boucler les fins de mois reste difficile. Dans le détail, 21 % des ménages estiment rencontrer des difficultés régulières pour y parvenir, une part stable depuis trois ans.
L’énergie et l’alimentation en tête des privations
L’envolée des prix, notamment sur l’alimentation et l’énergie, a laissé des traces. Entre 2021 et 2024, les prix à la consommation ont augmenté de plus de 15 %. Résultats :
- 12 % des Français disent ne pas avoir pu suffisamment chauffer leur logement ;
- 10 % déclarent ne pas avoir accès tous les deux jours à un aliment protéiné.
Ces chiffres rappellent que derrière les statistiques, ce sont des choix de vie contraints, voire des renoncements, qui s’imposent à certains. Autre indicateur révélateur : 10,2 % de la population n’a pas pu régler son loyer ou ses factures dans les temps. Si l’accès à un forfait Internet reste très largement assuré, les vacances restent un luxe pour beaucoup, même si la part des Français ne pouvant s’offrir une semaine hors de chez eux a légèrement baissé, passant de 24 % à 21 % en un an.
Les chômeurs et les familles monoparentales plus exposés à la précarité
Certains groupes sont davantage exposés à ces difficultés. C’est notamment le cas :
- des familles monoparentales ;
- des chômeurs ;
- des locataires du parc social.
Plus d’un quart des familles monoparentales déclarent ne pas pouvoir faire face à une dépense imprévue de 1 000 euros. Chez les chômeurs, ce taux grimpe à 34,7 %. Du côté des catégories professionnelles, les ouvriers (16 %) et les employés (14 %) sont aussi fortement touchés. Même les retraités ne sont pas épargnés : 9 % d’entre eux se déclarent en situation de privation. Fait marquant, l’Insee révèle que 21 % des personnes en situation de privation matérielle sévère sont propriétaires de leur logement.