Mai
2025
Pouvoir d’achat : les Français prêts à consommer davantage !
Malgré un contexte économique incertain, les ménages montrent des signes de reprise de la consommation, selon les dernières données publiées par l’Insee.
Une reprise timide
D’après la dernière enquête de l’Insee, la confiance des ménages est restée stable en avril, avec un indice inchangé à 92 (mais néanmoins en dessous de sa moyenne historique de 100). Toutefois, certains éléments laissent entrevoir un léger regain d’optimisme. Ainsi de plus en plus de ménages déclarent envisager des achats importants : cet indicateur de l’institut de la statistique gagne trois points et atteint son plus haut niveau depuis février 2022. Une dynamique qui coïncide avec :
- une inflation modérée à 0,8 % sur les deux derniers mois ;
- une progression des salaires légèrement supérieure à celle des prix.
Résultat : le pouvoir d’achat se redresse légèrement. Qui plus est, les prix à la pompe en baisse ces dernières semaines renforcent cette impression d’allègement budgétaire : « C’est un facteur qui peut stimuler la consommation », analyse Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne.
Baisse de l’épargne
Autre signal encourageant révélé par l’enquête de l’Insee : la proportion de ménages considérant qu’il est opportun d’épargner recule. Ce repli s’explique notamment par la baisse des taux d’intérêt, qui rend certains placements moins attractifs. Le Livret A, par exemple, a connu son plus mauvais mois de mars depuis 2016. Pourtant, les Français restent globalement prudents. Les dépenses de consommation de biens ont encore reculé de 0,1 % en février, après une baisse de 0,6 % en janvier.
En revanche, la consommation de services semble repartir légèrement à la hausse, traduisant une reprise partielle et sélective. Le gouvernement, de son côté, continue de miser sur une reprise progressive : il anticipe une hausse des dépenses des ménages de 1,2 % sur l’année, portée par le regain de pouvoir d’achat. Une projection toutefois jugée « légèrement optimiste » par le Haut Conseil des finances publiques.
Crainte face à l’emploi
Malgré ces quelques signaux favorables, les Français restent sur leurs gardes. Les inquiétudes sur l’emploi progressent, dans un contexte de défaillances d’entreprises et de plans sociaux. La perception d’un avenir économique incertain pousse une partie des ménages à rester sur la réserve. D’autant que les annonces gouvernementales sur la nécessité de trouver 40 milliards d’euros d’économies ravivent la crainte d’éventuelles hausses d’impôts, même si le Premier ministre François Bayrou a exclu cette option à court terme. Enfin, la prévision de croissance pour 2025 a été revue à la baisse (0,7 %), confirmant une reprise lente et fragile, étroitement liée à la confiance des ménages et à leur volonté réelle de consommer.