Nov
2025
Prime de Noël : vers une suppression pour les foyers sans enfants ?
La prime de Noël pourrait bientôt changer de visage. Face à un déficit croissant, le gouvernement veut limiter son versement aux foyers avec enfants.
Une mesure d’austérité au nom de l’équilibre des comptes
C’est un signal fort envoyé par le gouvernement : la traditionnelle prime de Noël pourrait être restreinte dès 2026. Versée tous les ans en décembre, cette aide profite aux ménages modestes bénéficiaires :
- du revenu de solidarité active (RSA) ;
- de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ;
- et de l’allocation équivalent retraite (AER).
Le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, a confirmé sur France Inter le 4 novembre que la mesure serait examinée dans le cadre du projet de loi de finances. Objectif affiché : réduire les dépenses de la Sécurité sociale, dont le déficit continue de se creuser : « Si nous ne rétablissons pas son équilibre, nous ne pourrons plus financer les retraites ou les remboursements de soins », a expliqué le ministre.
Pour 2026, cette aide exceptionnelle pourrait ainsi être supprimée pour les foyers sans enfant. Le gouvernement justifie ce choix par la nécessité de cibler davantage les aides sociales sur les familles, tout en rappelant que la Sécurité sociale est un « bien commun » qu’il faut préserver.
Un recentrage assumé sur les foyers avec enfants
Actuellement, la prime de Noël bénéficie à environ 2,5 millions de ménages. D’un montant moyen de 150 euros pour une personne seule et 228 euros pour un couple sans enfant, elle constitue un coup de pouce bienvenu avant les fêtes pour les foyers aux revenus modestes. Mais selon le projet de loi de finances 2026, l’enveloppe budgétaire allouée à cette aide passerait :
- de 466,5 à 261,5 millions d’euros ;
- soit une réduction de près de 45 %.
Le gouvernement justifie ce recentrage par la nécessité de « mieux cibler les aides sociales » vers les familles et les enfants. Interrogé sur cette orientation, Jean-Pierre Farandou a estimé que « la générosité sans limite des politiques sociales » n’était plus soutenable : « L’État a été très généreux, et tant mieux. Mais il faut désormais faire preuve de discernement. »
Une marche arrière sous pression
Du côté des syndicats et d’une partie de la classe politique, le ton est beaucoup plus critique. Ils réclament le maintien intégral du dispositif, jugeant injuste de faire des économies sur le dos des plus précaires, déjà fragilisés par la hausse du coût de la vie. Face à la tempête, Jean-Pierre Farandou a nuancé son propos samedi 8 novembre sur BFMTV et dit vouloir « examiner toutes les options. »
Pour nombre de bénéficiaires sans enfants, cette prime représente souvent le seul soutien financier supplémentaire de l’année. Certains ménages dont le budget est serré peuvent se tourner vers un rachat de crédits. En regroupant l’ensemble des prêts en un seul, les échéances sont allégées en contrepartie d’un allongement de la durée du crédit et d'uncoût total plus important. De quoi retrouver un peu de souplesse budgétaire et aborder plus sereinement la nouvelle année à venir.
